Shima Natsuno

La journée était chaude et le Soleil brillait de milles feux. Qui aurait pu prédire que CELA se produirait? En tous cas, pas le bonhomme qui allait repartir avec une sacrée frayeur! Devant moi, les yeux écarquillés comme pour mieux me regarder, l'homme se balançait de droite à gauche. Je le sentais monter en moi, cet agacement qui ne présage jamais rien de bien. S'il continuait de jouer les indécis, je finirais par craquer et là, je le louperais pas! Je serrais le plus fort possible mon poing, pour éviter que ma tempe ne saute encore plus que ce qu'elle pouvait supporter déjà. C'est alors qu'avec un air faussement amicale et cordiale, je lui répétais la même question qu'une minute avant :

Shima « Avec votre menu, vous prendrez qu'elle boisson monsieur? »

Homme « Hum... J'hésite... En fait, je vais peut-être prendre le sandwich M plutôt que le double Bacon. »

Impossible de me retenir, mon poing se déverrouilla et j'attrapais violemment le premier objet qui se trouvait à ma disposition, c'est-à-dire le plateau... Je ne me souviens presque plus rien du reste, car sous la colère, je ne réfléchis plus. Déjà que je n'étais pas très malin, mais poursuivre un client jusqu'à sa voiture en essayant de le tabasser avec une chaise ne renforçait pas mon image. J'allais devoir encore m'expliquer et j'en connaissais qui allait me passer un sacrée tabac.



Coach « Tu t'en ai encore pris à une personne durant ton job! Il faut vraiment que tu apprennes à te contrôler Shima! »

Shima « Mais coach! Je n'y peux rien, je fais des efforts pourtant! Cependant, dés qu'il a ouvert la bouche, je savais qu'il allait m'ennuyer et que... »

Coach « Ce n'est pas une raison! J'espère que lors de ton entrée dans cette nouvelle école va te motiver à te reprendre en main! Tu ne crois pas qu'il est temps que tu penses un peu à ton avenir maintenant? »

Élève « Coach, vous avez fait les équipes pour le prochain tournoi? »

Coach « Ah! Oui, désolé! J'arrive! Bon Shima, on se reparle bientôt, ok? Je voudrais te voir avant ton départ! »

Élève « Euh, coach... Pourquoi vous ne prenez jamais Shima pour les tournois? C'est le meilleur d'entre nous! Il est rapide et il fini toujours premier dans notre école, en sport j'entend bien... »

Coach « Si seulement le sport pouvait lui permettre de gagner son riz. Je suis certain qu'il aurait fait un bon sportif et qu'il aurait pu représenter notre pays même! Mais il est interdit de compétition depuis un moment... »


Le sport, c'est ma vie. Je n'ai jamais été bon en dehors de ce domaine. Je suis né dans une famille tout à fait normal, ni trop riche, ni trop pauvre. Mes parents travaillaient comme tous le monde et moi, j'étais traité normalement. J'ai même un petit frère de trois ans mon cadet, que je protège encore aujourd'hui comme la huitième merveille du monde. Kasuka est tellement différent de moi, nous sommes les opposés parfaits et en secret, j'avoue craquer pour sa petite bouille au point de l'admirer. Nos parents nous ont toujours aimés sans fin, sans faire du favoritisme, enfin c'était sans compter les années qui passèrent... Plus je grandissais, plus je devenais hyperactif, je courais dans tous l'appartement et la nuit venu, je ne dormais pas plus de six heures d'affilées. Pour mes parents, il était impossible que la vie continue comme ça, alors rien de mieux que m'occuper. Très jeune, donc, ils m'inscrirent à l'équipe de basket de notre quartier. Puis, voyant que ce n'était pas suffisant, car je me dépensais seulement deux jours dans la semaine, ce fut dans un groupe d'athlétisme que je rentrais. Même si j'étais jeune, je présentais plus de compétence que les autres garçons. J'arrivais au point qu'après les cours et le week-end, je m'en allais dans un club de sport, tous différents et diversifiés. Le résultat fut impressionnant dans plusieurs sens. Si mon côté sportif explosait, mes notes à l'école chutaient dangereusement. On aurait pu me faire des reproches sans fin s'il n'y avait pas plusieurs facteurs qui m'avaient influencé. D'abord, Kasuka s'avérait être une tête dans sa classe et du coup, il redorait le blason des Natsuno pour les matières intellectuelles. De plus, mes parents savaient bien quand arrêtant le sport maintenant, pour moi, je n'arriverais à me relever et il serait impossible de m'aider à reprendre le dessus sur mes études. Pour finir, tous les coachs de l'époque incitait mes parents à me faire passer dans une école où le sport était dominant pour que je m'épanouisse largement, car je n'étais pas du tout fait pour apprendre des formules de mathématiques ou débrieffer un livre. Même si mes notes devenaient catastrophiques et que mon intelligence laissait presque à désirer, on me félicitait lorsque je rapportais des médailles et des trophées à la maison. Je savais que mes parents étaient fier de moi et que mon frère n'avait aucune honte à me présenter à ses amis. D'ailleurs, en parlant d'amis, je n'étais pas super sociable, déjà à l'époque. En fait, je n'ai jamais été méchant avec une personne en particulier, je défendais même les plus faibles qui venaient me trouver. Mais, pour une raison que j'ignorais, on m'appréciait seulement personne ne m'invitait à des anniversaires ou des sorties. Du coup, je collais mon petit frère, qui m'adore malgré mon caractère et essayait de me présenter à plusieurs personnes. Ce fut à force de me faire des désillusions que je pris le partit de jouer les solitaires. Enfin, solitaires en dehors du sport, car dans mes clubs, j'étais le "number one", tous les membres de mon équipe désiraient devenir mon meilleur ami sur le terrain. Si je passais le ballon ou que j'encourageais une personne en particulier, les autres devaient jaloux et se donnaient à fond pour attirer mon regard. C'était assez loufoque comme situation, mais ils étaient beaucoup plus futés que moi et ils savaient bien qu'un jour ou l'autre, je deviendrais capitaine... Cela ne loupa pas! C'est dans l'année de mes seize ans que je devins enfin le capitaine du club de handball. C'était le dernier club où je n'étais pas encore capitaine. Mes parents me préparèrent même un repas pour me féliciter, sachant bien que je redoublerais ma classe cette année... C'est aussi à cet âge qu'un évènement incroyable allait gâcher ma vie.


J'étais âgé de 16 ans comme je vous l'expliquais et c'était durant les rattrapages que je fis la rencontre d'un groupe hommes. Ceux-ci s'intéressaient à moi pour intégrer une école de sport étude. Elle était réputé au Japon et après avoir vu des exploits de moi dans des vidéos envoyées sans que je ne le sache, ils conclurent que j'avais un sacré potentiel pour intégrer la prestigieuse école. Seulement, mes notes n'allaient vraiment pas! Je devais pouvoir parler anglais -un minimum- et savoir me débrouiller pour avoir au moins à un peu moins de la moyenne, mais pas des résultats proches du zéro. Du coup, ils me demandèrent de m'investir un peu plus dans mes études pour les rattrapages et d'avoir une note plutôt convenable pour qu'ils me fassent signer une bourse d'étude. Bah oui, je n'étais pas riche et mes parents n'auraient pas pu payer une école aussi réputée. Sans me faire désirer et avec l'aide de mon petit frère, véritable petit génie, j"arrêtais le sport pendant plus d'une semaine pour apprendre ce que j'aurais connaître en une année. Je renonçais à plusieurs reprises, mais j'avais une petite astuce pour me booster. J'avais accroché sur mon plafond la photo de l'établissement de mes rêves pour que lorsque je m'endorme, je puisse m'encourager pour que le lendemain je fasse de mon mieux. Aux rattrapages, je donnais le meilleur de moi-même et à ma plus grande surprise, j'arrivais à avoir la moyenne! Sans tarder, j'intégrais l'école avec une bourse et ... Les ennuis commencèrent. En fait, j'avais pendant des années crus que j'étais le meilleur, grosse erreur! Sans que l'on m'explique pourquoi, on me plaça sur la touche. Je regardais tous les matchs, mais mes professeurs refusaient catégoriquement que je participe. Puis, au bout de deux mois, dix minutes avant la fin d'un match de handball, on me fit rentrer. Nous étions en difficulté et avec un sacré culot de ma part grâce à de nombreuses manoeuvres risquées, j'arrivais à marquer plusieurs points face à nos adversaires. Mais avant que le sifflet ne retentisse, l'un de mes camarades, dans notre propre équipe, me bouscula violemment sur le sol et je m'écroulais devant les yeux de mon professeur. Je fus la risé de l'école, même si j'avais sauvé le match, on se rappelait seulement de mon plat mémorable. Déjà que je ne participais presque pas aux matchs, là je ne vis même plus la peine de me changer, je m'asseyais directement sur le banc et regardais sagement. Mon coeur battait la chamade en fin de journée, car j'étais dégoûté et je voulais que cela change. Alors, lors d'un week-end, en rentrant chez moi, je pris une décision peu commune. Je connaissais des gens pas nets de mon ancien établissement et les rejoignais un soir...

Gars pas net « Tiens, Shi-kun! Qu'est-ce que tu fiches ici?! Tu veux goûter à notre petit cocktail maison? Tu vas rester éveiller toute la nuit, pire qu'une pile électrique! »

Shima « Tu connais bien le milieu, non? Tu pourrais m'avoir des médocs? »

Gars pas net « Des médocs? Quoi comme médocs? J'ai des hallucinogènes extra! »

Shima « Nop, des trucs plus forts que tu dois pas connaître. Seulement, il est dur de s'en procurer, mais j'ai confiance en toi. Il me faudrait des stéroïdes anabolisants... »

Gars pas net « Bah, tu te fais de drôle de tripes toi... »

Je ne fus pas déçu. Je recevais la semaine d’après des petites gélules rouges et commençais mon traitement... En fait, ils allaient me permettre de prendre des forces physiques et le résultat fut assez inattendu. Après plusieurs semaines de prises médicamenteuses, je demandais à revoir mon "capitaine", car il était devenu capitaine durant le laps de temps, et c'est en milieu d'après-midi, dans un parc que je le rencontrais. J'étais épouvanté par son assurance à se croire supérieur à moi et sans que je sache pourquoi, il commença à nouveau à me pousser, comme pour me ridiculiser à nouveau, devant des élèves de ma classe venus observer ma "défaite assurée". J'étais fou de rage et ma colère allait jusqu'à faire battre mes tempes. Sans que je sache comment, ni pourquoi d'ailleurs, mais je pris un banc prêt de moi et le levais au dessus de ma tête. Le jeune homme en face de moi devint aussi pâle qu'un linge et mes camarades durent me sauter dessus à plusieurs pour éviter que je lance l'objet qui devait faire deux fois mon poids. Comment? Comment ai-je pu accomplir cet acte? Les stéroïdes anabolisants n'ont agit que très peu, mais sans le savoir, je devenais aux yeux de tous et de moi-même un monstre. On considérait que j'avais une force "surhumaine" et après être passé devant des professeurs, le directeur et des professionnels de la santé. Les tests sanguins démontraient sans difficulté ma prise de stéroïdes anabolisants, mais ce qu'il n'expliquait pas c'était comment mon organisme avait pu assimilé ce médicament à part entière sachant que des contradictions évidentes se faisaient voir. Le plus visible, c'était ma testostérone. Au lieu de baisser, elle avait augmenté. Du coup, on expliquait ma force dites "surhumaine" à cause d'une réaction anormale de mon organisme en produisant l'hormone masculine par prédilection face aux stéroïdes anabolisants et patati et patata. En clair, j'ai rien capté. Le problème, c'est que c'est presque devenu une maladie pour moi, car je pensais que cette force allait disparaître avec le temps, vu que j'avais arrêté les médicaments, mais ce ne fut pas le cas. Un mystère pour moi, qui réduisit ma vie en néant. Mon caractère pouvait totalement changé, à cause de la testostérone et de l'adrénaline, qui font que je m'énerve très rapidement et que je deviens brusquement violent. De plus, comme les stéroïdes sont encore présent dans mon sang, on m'interdit des compétitions et du coup, je ne pouvais plus faire carrière dans le sport. En peu de temps, je devenais un bon à rien. Ma famille m'aimait, mais elle me regardait maintenant de travers. Comment un fils comme moi allait pouvoir s'en sortir dans la vie? J'étais un idiot, je le savais bien. Cependant, je refusais d'abandonner, pour ne pas faire plus honte à ma famille que je ne l'avais déjà fait. Alors, je me remis dans mes études et j'entendis parler d'un établissement hors norme. Celui-ci allait être très compliqué et je le savais pertinemment. Il fallait bosser pour passer dans des classes supérieures et ainsi, avoir de meilleurs cours, de meilleurs locaux. Je savais que cette pression permanente ne me ferait pas de mal et comme mon frère voulait tenter le concours, et qu'il m'encourageait à le suivre -pour me surveiller sans aucun doute, car il avait peur que je fasse des bêtises-, j'étais plus confiant. Sans aucun mal, j'atteignais directement la classe F, la pire des classes possibles quoi. J'avais redoublé deux fois auparavant et je me retrouvais relégué au rang de nullard. Cependant, malgré mon caractère d'habitude très calme et doux, je me fis très vite une réputation en béton: Le mec qui jette des tables dans la figure des gens. Je me retrouve à nouveau isolé, contre mon gré, car je fais peur. Mais certaines personnes ne me craignent pas et savent qu'au fond, je suis un mec bien. Peut-être que les gens s'en apercevront aussi... Ce que j'espère aussi, c'est que mon taux de stéroïdes s'abaissent à nouveau -ou du moins à un stade raisonnable- pour qu'on m'autorise à nouveau à faire du sport à haut niveau. Pour payer l'établissement, car là, je n'ai pas de bourse d'étude, je bosse à côté dans des petits jobs d'étudiants. Comme je suis majeur, j'ai beaucoup plus de choix et surtout, d'opportunités. En plus, comme j'avais économisé pendant pas mal de temps avant de rentrer dans Hideaki Koukou, j'ai pu m'acheter une petite moto. Seulement, à cause d'elle, je passe aussi pour un Yakuza... Il faut dire que j'ai un style bien assumé! Vous devez vous demander pourquoi un garçon japonais à des cheveux blonds? Pour votre info, je les teints. Pourquoi? Parce que je voulais me donner un style différent, peut-être parce que j'étais fan des sportifs à la tignasse blondes ou parce que je voulais me faire remarquer inconsciemment, comme disent certaines personnes... En tous cas, j'ai tellement de choses qui me correspondent et font que je suis unique et difficile à cerner. Je dois d'ailleurs jouer avec ça, car cela m'amuse de voir des gens me prendre pour un garçon "méchant, rebelle, ..." alors que je suis un non-violent (d'habitude), que j'adore faire des sorties et que j'aide les personnes dans le besoin, tel un super-héros!